Je collectionne des gens, mais aucun sourire ;

Dans mes mémoires, quelques mauvais souvenirs,

Des expressions du temps qui passe, sachant flétrir 

Des visages, et ces instants que nul ne sait chérir.

 

Oui, je suis ce grand collectionneur du monde

Récupérant les éclats lorsque tout s’effondre, 

Les morceaux d’obus et ces âmes immondes

Qui pénètrent dans mon palais lorsque l’orage gronde.

 

Le vautour de l’humain, collectionneur

Adepte de l’interne, et incommensurable laideur.

J’aspire, me nourris de la vilenie et des malheurs ; 

Ce que tous délaissent, j’en suis le Seigneur.

 

Conservant les abandons comme de précieux élixirs,

Car lorsque mon coeur témoigne son vide je ne peux que me réjouir

De savoir que je ne collectionne aucun sourire, 

Que les habitants de ma forteresse n’ont que de mauvais souvenirs.